1. Qui sont les Evadés de France ? Des hommes et des femmes de tous âges : prisonniers évadés d'Allemagne, résistants ou maquisards traqués, militaires cherchant à reprendre le combat, juifs pourchassés, réfractaires au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire), ouvriers, paysans, étudiants, patriotes, tous volontaires pour libérer la Patrie. L'immense majorité d'entre eux est âgée de 18 à 24 ans. 2. Par ou franchir les Pyrénées ? Des contrebandiers, des résistants, des passeurs (rétribués ou non), mènent les candidats à l'évasion par des chemins périlleux le long de la chaîne des Pyrénées, classée zone interdite par l'occupant. |
BREF RAPPEL HISTORIQUE |
Consulter aussi: Les chemins de la liberté, sur: Et « Le Chemin de la liberté » , des pages historiques crées par la ville de St Girons, en Ariège |
4. Les chemins de la liberté De 1940 à fin 1942, les Evadés de France sont assistés par l'Ambassade de Grande Bretagne el ils quittent l'Espagne par petits groupes via Gilbraltar ou Lisbonne pour rejoindre Londres. A partir de 1943, la Croix Rouge Française peut négocier directement le départ des Évadés. En Février 1943, un premier convoi part vers Casablanca depuis Algesiras. 8 convois partent ensuite de Sétubal au Portugal, 6 de Malaga, 21 de Gilbraltar ou Algesiras. Ce sont en général deux navires glorieux et vénérables qui assurent le transport : "Le Gouverneur Général Lépine" et "le Sidi Brahim". 5. Les combats Partis pour combattre, les Evadés de France, malgré les séquelles de l'internement, s'engagent aussitôt dans les Forces Françaises Combattantes. Fer de lance de cette nouvelle armée, unis aux Français Libres et à l'Armée d'Afrique, ils s'illustrent sur tous les théâtres d'opérations et plus particulièrement en Italie, en Corse, en France et en Allemagne. Les survivants parviennent jusqu'au Danube et à Berchtesgaden. 6. Des chiffres 33 000 français (dont 460 femmes) s'évadent de France par l'Espagne de 1940 à 1944 (260 en 1940, 1760 en 1941, 7580 en 1942, 18540 en 1943 et 4860 en 1944). 3100 d'entre eux, non mobilisables ou réformés après internement, vont participer à la guerre dans des taches civiles ; 1500 autres quittent l'Espagne directement pour le Moyen Orient ou les Etats Unis ; la grande majorité est dirigée vers l'Angleterre ou le Maroc. 23 000 français et 1600 étrangers vivant en France s'engagent dans les Armées de Libération dès leur arrivée en Angleterre (3400) ou à Casablanca (19600). 7. Nos pertes 1860 Evadés de France sont remis entre les mains des autorités de Vichy par les Espagnols avant le 13 Novembre 1942. 2120 pris par les Allemands ou remis à eux par les Espagnols sont déportés en Allemagne. 450 sont abattus par l'occupant pendant le passage des Pyrénées, disparaissent dans des accidents de montagne ou meurent dans les prisons espagnoles. 9500 meurent au Champ d'Honneur pendant les campagnes d'Italie, de France, de Belgique, de Hollande, d'Allemagne et d'Extrême Orient. 4000 meurent ultérieurement au combat en Indochine, en Corée et en Afrique du Nord. |
"le Sidi Brahim". |
LIEUX D'INTERNEMENT EN Espagne, source: Ville de St Girons, « Le chemin de la liberté » |
3. Les prisons espagnoles En âge de porter les armes, l'Évadé de France est interné dans les geôles de Franco, les camps et les prisons de droit commun : il y a tellement d'Évadés en prison qu'il faut en 1943 ouvrir partout de nouveaux lieux d'internement : Camp : Miranda de Ebro Prisons : Figuerido, Hellin, Bilbao, Logrono, Tarragona, Burgos, Jaca, Barbastro, Lerida, Pamplona, Sarragoza, Totana, Barcelona, Irun, Figueras et Gcrona parmi les plus connues. Prisons improvisées : Almazan, Arneddilo, Burguete, Caldas de Malavella, Molinar de Carranza, Onteniente, Rocallaura, Sobro, Solan de Cabras, Uberuaga de Urbilla, Valdeganga, Zarauz, Zumaya et Fuentarrabia. La durée moyenne d'internement va de 1 à 9 mois dans les prisons, de 1 à 18 mois au Camp de Miranda. |