En avril et mai 1943, il prend part aux Opérations de Tunisie, combats qui permettront aux deux Alliés, Anglais et Français, de chasser les troupes nazies du territoire d’Afrique Française du Nord.
Lieutenant-colonel le 15 octobre 1943, il est nommé chef du 2e Bureau de l’état-major du 2e Corps d’Armée (QG75). Il participe ensuite à la Campagne d’Italie, au débarquement de Provence, aux opérations de poursuite dans la vallée du Rhône, aux Campagnes des Vosges et d’Alsace.
En février 1945, il prend le commandement du 152e Régiment du Génie, après la mort glorieuse du Lcl Basset. Le 152e Régiment du Génie prend part aux opérations de réparations des infrastructures en Alsace, œuvre dans le sillage de la 5e DB jusqu’en Autriche et fait partie des troupes d’occupation en Vorarlberg à partir de juillet 1945.
En septembre 1945, le colonel Thuaire quitte l’Autriche et rentre au Maroc. Il est nommé sous-chef d’état-major du Commandement Supérieur des troupes françaises à Rabat, puis Chef d’état-major de la division militaire de Marrakech, puis Commandant de la subdivision militaire d’Oujda.
En 1951, il revient à Paris pour suivre les cours du Centre des Hautes Etudes Militaires et être Auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale. En 1952, il est nommé adjoint au général commandant la division de Casablanca, puis en 1954, Commandant de la subdivision de Rabat.
En 1955, il rentre définitivement en France comme Commandant et Directeur général du Génie de la 1re Région militaire française, l’Ile de France. Il devient général de brigade (deux étoiles). En 1959, il est nommé général de division (trois étoiles) et Directeur Central du Génie, puis Inspecteur du Génie en 1961, alors qu’il devient général de Corps d’Armée (quatre étoiles).
Il est alors membre du Conseil Supérieur de la Guerre à Paris. Atteint par la limite d’âge, il devient vice-président de la Société d’Applications Industrielles de la Physique, Administrateur de la Société Moderne des Grands Travaux et Conseiller technique au Ministère de la Construction.
Le général Thuaire s’éteint, après avoir perdu connaissance dans son bureau, le 3 août 1970, à l’âge de soixante-huit ans.
Source: Famille THUAIRE et SHAT Vincennes Citation du lieutenant colonel THUAIRE pour la Croix de Guerre Etoile de Vermeil, 1945
« A dirigé de manière remarquable la recherche et l’exploitation des renseignements au cours des opérations de poursuite qui se sont déroulées en Italie du 10/6/44 au 4/7/44 de Viterbo à Sienne. A fait preuve de la plus grande activité et d’une grande sagacité, orientant le commandement avec une rapidité et une exactitude qui lui ont permis d’effectuer de fructueuses manœuvres. Chef du 2e Bureau du 2e Corps d’Armée de la 1re Armée française, s’est acquitté de ses fonctions à l’entière satisfaction du général commandant. Toujours parfaitement renseigné tant sur l’ordre de bataille ennemi que sur ses possibilités au cours des opérations en France d’août 1944 à février 1945. Animé d’un esprit de méthode très poussé et d’une conscience professionnelle absolue, servi par une brillante intelligence qu’il a su cultiver et mettre au service de ses activités professionnelles, il a été un auxiliaire précieux du commandement tant à l’échelon du Corps d’Armée que de celui de la 1re Armée française par la précision des renseignements obtenus et l’objectivité des hypothèses qui en découlaient, qui se sont révélées toujours exactes par la suite »
Le Général commandant la 1re Armée française, J. de Lattre de Tassigny.
Citation pour la «USA Legion of Merit » (grade d’officier)
« Le lieutenant colonel R.-M. Thuaire de l’Armée française a servi comme chef du 2e Bureau du 2e Corps d’Armée du mois de juillet 1944 au mois de février 1945, pendant la préparation du débarquement en Méditerranée en vue de l’invasion de la France et pendant l’offensive des Vosges. Sa contribution remarquable aux opérations se manifesta sous la forme d’une succession de brillantes analyses de la situation de l’ennemi qui faisait face à son Corps d’Armée. Ces analyses inspirèrent une extraordinaire confiance. Les commandements et les états-majors intéressés, français et américains comptaient sur elles. Il employa sa parfaite compétence professionnelle, sa mémoire extraordinairement fidèle et sa puissance d’imagination au service de l’interprétation de l’activité de l’ennemi, qu’il sut définir avec une remarquable précision. Le colonel Thuaire fut le créateur d’un Bureau de Renseignements exceptionnellement efficace qui reflétait le désir sincère de son chef de collaborer de toutes manières possibles avec les états-majors américains en vue d’une indispensable coordination tactique »
Le 11/10/1945, le Major Général Edward F. Witsell de l’Armée américaine. |
Le général Thuaire est né le 26 mai 1902 à Nevers.
Après des études au Lycée Henri IV à Paris, il entre à l’Ecole Polytechnique en 1921. Il suit des études à la Faculté de Droit et à l’Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes. Parlant couramment l’anglais, l’allemand, le turc, il est nommé en 1927 à l’Ecole d’Application du Génie d’Ankara (Turquie) jusqu’en 1931, date à laquelle il rejoint le 5e Régiment du Génie à Versailles. Puis il devient Inspecteur des Etudes à l’Ecole Polytechnique. Diplômé de l’Ecole Supérieure de Guerre, titulaire du Brevet Technique, il est nommé en 1936 à Montpellier au 28e Régiment du Génie, puis en 1938 à l’état-major du Commandement des Troupes Françaises du Maroc à Rabat. Formé aux missions de Renseignement (2e Bureau), il part en mission militaire à Ankara durant l’année 1940. Début 1941, il rejoint le commandement des Troupes Françaises du Maroc. Détaché quelques mois au 1er Régiment des Chasseurs d’Afrique, il devient Chef du 2e Bureau de l’état -major des Troupes du Maroc en novembre 1942. |
Les Lcl Waitzenegger (à gauche) et Thuaire (à droite) |
Décorations françaises:
Croix de Guerre Etoile de Vermeil (1939-1945) Médaille Coloniale agrafe « Tunisie » Commandeur de la Légion d’Honneur (1957)
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Décorations étrangères :
Officier de la Legion of Merit (USA 1945) Croix de Chevalier avec couronne du mérite militaire bulgare. Commandeur du Ouissam Alaouite Chérifien 1947 |
Citation du lieutenant colonel THUAIRE pour la Croix de Guerre Etoile de Vermeil, 1945
« A dirigé de manière remarquable la recherche et l’exploitation des renseignements au cours des opérations de poursuite qui se sont déroulées en Italie du 10/6/44 au 4/7/44 de Viterbo à Sienne. A fait preuve de la plus grande activité et d’une grande sagacité, orientant le commandement avec une rapidité et une exactitude qui lui ont permis d’effectuer de fructueuses manœuvres.
Chef du 2e Bureau du 2e Corps d’Armée de la 1re Armée française, s’est acquitté de ses fonctions à l’entière satisfaction du général commandant. Toujours parfaitement renseigné tant sur l’ordre de bataille ennemi que sur ses possibilités au cours des opérations en France d’août 1944 à février 1945.
Animé d’un esprit de méthode très poussé et d’une conscience professionnelle absolue, servi par une brillante intelligence qu’il a su cultiver et mettre au service de ses activités professionnelles, il a été un auxiliaire précieux du commandement tant à l’échelon du Corps d’Armée que de celui de la 1re Armée française par la précision des renseignements obtenus et l’objectivité des hypothèses qui en découlaient, qui se sont révélées toujours exactes par la suite »
Le Général commandant la 1re Armée française, J. de Lattre de Tassigny. |
Citation pour la « USA Legion of Merit » (grade d’officier)
« Le lieutenant colonel R.-M. Thuaire de l’Armée française a servi comme chef du 2e Bureau du 2e Corps d’Armée du mois de juillet 1944 au mois de février 1945, pendant la préparation du débarquement en Méditerranée en vue de l’invasion de la France et pendant l’offensive des Vosges. Sa contribution remarquable aux opérations se manifesta sous la forme d’une succession de brillantes analyses de la situation de l’ennemi qui faisait face à son Corps d’Armée. Ces analyses inspirèrent une extraordinaire confiance. Les commandements et les états-majors intéressés, français et américains comptaient sur elles. Il employa sa parfaite compétence professionnelle, sa mémoire extraordinairement fidèle et sa puissance d’imagination au service de l’interprétation de l’activité de l’ennemi, qu’il sut définir avec une remarquable précision.
Le colonel Thuaire fut le créateur d’un Bureau de Renseignements exceptionnellement efficace qui reflétait le désir sincère de son chef de collaborer de toutes manières possibles avec les états-majors américains en vue d’une indispensable coordination tactique »
Le 11/10/1945, le Major Général Edward F. Witsell de l’Armée américaine. |
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Le colonel Thuaire, Maroc, 1947 |
Le Général R.-M. THUAIRE |