Récit témoignage de Nicole ROGER CASPAR à propos de son père

le Lieutenant Roger Caspar




« Mon père, le Lieutenant Roger Caspar était militaire de carrière. Fils d'officier sorti du rang, il est né en 1912 ; il fit une partie de sa scolarité au Prytanée Militaire de La Flèche, passa son bac littéraire au Lycée Gouraud de Rabat.

Il s'engagea en 1935 à Colmar au 152° R.I. En 1939, il est appelé au 66°B.C.P. avec le grade de Lieutenant. Il sera mobilisé à Morteau (25) puis fera l'Oise (position de la Grivette)avec la 57° Division du 9 au 12 Juin 1940, puis reculera progressivement devant la pression allemande à Meaux sur la Marne, vers Fontainebleau pour passer la Seine, à Sully et à Gien ou il passera la Loire lors des célèbres combats du 17 Juin 1940. Il réussira à échapper aux allemands avec 74 de ses hommes, grâce à son énergie et son sens du combat et sera retrouvé sur la Vienne 8 jours plus tard.

A partir du 15 Août 1940 il sera affecté au 8° B.C.P. . Il restera dans la Haute Vienne

( Rochechouart et Magnac Laval) et en Charente à Marthon. Il sera en permission prolongée à partir du 29 Novembre 1942 et rejoindra , avec sa femme et ses deux filles ( Odile née en 1939 et Nicole, née en 1942) ses parents à Seloncourt (25) et ses beaux-parents à Byans sur Doubs (25).

A partir de fin 1942, son parcours est encore incertain pour moi : il a probablement fait un stage dans une école de Police de Vichy (ce point reste à élucider). Le 1er Mars 1943 il est signalé à Seloncourt en congé d'armistice…

Il a gardé parfaitement le secret de ses projets et le 31 Août 1943, il a quitté Byans sur Doubs(25), en laissant son épouse enceinte de leur 3° enfant( un fils René naîtra prématurément en Novembre 1943 mais il ne l'a probablement jamais su) et leurs deux filles ; il a pris «joyeusement »  le train, suivant le témoignage de ma mère,  pour ne plus jamais revenir.

A cette époque, il était réputé rejoindre un poste dans la Police ou la Milice de Vichy.

Son esprit patriotique l'a poussé à se lancer, seul, dans la difficile traversée des Pyrénées après avoir déjoué tous les contrôles ferroviaires entre Lyon, Tarascon et Lourdes. 5 jours pour franchir les Pyrénées, en altitude, avec le froid et les névés. Après un mauvais départ par le Mont Pib Este, il réussit un meilleur passage par le Mont Araillous. Pris par les douaniers espagnols, il sera emprisonné du 8 septembre 1943 au 29 novembre 1943 dans  les geôles espagnoles  ( Jaca, Huesca, Saragosse et Miranda). Il rejoindra Casablanca par Malaga et le «Gouverneur Général Lépine ».

Il passera par le camp de la Mediouna, par de Mekhnès et par Oran où il embarquera le 10 Mars 1944.

Il rejoindra  Naples le 25 Mars 1944 et  le 4°R.T.T le 27 mai 1944, il prendra la tête de la 7° Cie et mourra à la ferme de Monsindoli dans la bataille de Sienne avec tous ses cadres. Il sera enterré au Château de la Salve. Son acte de décès date de 1947. Il sera ré-inhumé à Byans sur Doubs le 16 Juillet 1948.

Il est évident que l'après-guerre fut très difficile dans ma famille, en particulier, tant que l'avis de décès n'eut pas été obtenu. Que de silences, que d'espoir sur un éventuel retour !

Les difficultés de vie ont été nombreuses et je rends ici hommage à ma mère et à mes grands parents maternels qui nous ont élevés tous les trois d'autant plus que ma mère n'a eu de pension de veuve de guerre qu'en 1952. Nous avons vécu pendant neuf ans  en étant totalement à charge de mes grands parents, retraités à Byans sur Doubs. Ma mère, par la suite, donna des leçons de piano , pour compléter ses maigres subsides.

Le témoignage qui suit a été écrit par mon père pendant son évasion et sa captivité en Espagne. »


Document N.ROCHER CASPAR

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durant son héroïque mais hélas trop bref parcours….

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août 08

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